Avez-vous déjà repéré cette belle présentation de ce qu’est « das Ding » dans le séminaire de l’Éthique de la psychanalyse, sous la forme de cet « étranger » au cœur de l’inconscient?
« Faisons entrer le simple d’esprit, faisons le asseoir au premier rang et demandons lui ce que veut dire Lacan. Le simple d’esprit se lève, vient au tableau et explique. Lacan depuis le début de l’année nous parle de das Ding dans les termes suivants. Il le met, si je puis dire, au cœur d’un monde subjectif qui est celui dont il nous dépeint l’économie, selon Freud, depuis des années, ce monde subjectif se définissant en ceci que le signifiant est chez l’homme, déjà intronisé au niveau inconscient, mêlant ses repères aux possibilités d’orientation que lui donne son fonctionnement d’organisme vivant. Déjà de l’inscrire ainsi, sur ce tableau, mettant das Ding au centre et autour ce monde subjectif de l’inconscient organisé en relations signifiantes, c’est déjà faire quelque chose où vous voyez la difficulté de la représentation topologique. Car ce das Ding qui est là au centre, est justement au centre en tant qu’il en est exclu, c’est à dire qu’en réalité, il va être posé comme extérieur, ce das Ding, cet Autre préhistorique impossible à oublier dont Freud nous affirme la nécessité de la position première sous la forme de quelque chose qui est entfremdet, étranger à moi, ce quelque chose qu’au niveau de l’inconscient, seule, représente une représentation. »
Avez-vous une idée de qui est ce « simple d’esprit » ? Et si c’était Lacan lui-même, une sorte de jumeau qu’il fait parler à sa place ?
Ou bien fait-il ainsi appel à cette référence biblique » Heureux les simples d’esprit car il verront Dieu ! »
Ce passage inaugure la séance du 23 décembre 1959.
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