« Le Pape est mort ». Tel est le contenu manifeste de ce rêve, son texte, son récit. Ce doit être le rêve le plus court de tous les rêves de son livre (dans le chapitre « les sources somatiques du rêve ». Freud mentionne qu’il n’a pas de contenu visuel, c’est donc dire qu’il n’est pas arrivé au figuratif et donc n’a pas pris la forme de rébus.
C’est donc un drôle de rêve, et de plus il ne peut pas l’interpréter tout seul. C’est Martha qui lui en livre la solution : les cloches du petit village du Tyrol où ils sont en vacances ont sonné à toute volée au petit matin.
Freud a rêvé que le Pape était mort pour se venger d’avoir été ainsi dérangé dans son sommeil.
Il dit s’être vengé ainsi de ceux qui l’avaient ainsi incommodés, ces « chrétiens » mais aussi peut-être en écho à cette scène de son enfance où un chrétien avait fait descendre son père du trottoir pour lui laisser le passage et surtout avait envoyé son chapeau tout neuf dans le ruisseau.
Je trouve que ce rêve pose une question métapsychologique intéressante : est-ce que si la représentation « le Pape est mort » n’est pas arrivée à sa représentation visuelle, est- ce que ce ne serait pas un cas rare de rêve, où on trouve d’emblée son interprétation, le rêve sous son contenu latent ou bien la transcription du rêve en cours de se faire du contenu latent au contenu manifeste, mais qui s’est arrêtée en chemin.
En tout cas, plus les rêves sont courts, plus ils sont intéressants d’un point de vue métapsychologique car les signifiants en cause y sont plus aisément repérables.