Psychanalyse

Un rêve innocent ?

Freud nous donne alors la clé de l’ellipse : un condom est un « pardessus », On le passe bien par-dessus, il va s’en dire aussi qu’un événement comme celui que lui a confié son amie serait terrible pour cet homme non marié. Le facteur sexuel apparaît donc comme le motif de censure .

Le rêve du piano au « mauvais son »

Il faut noter que le rêve de cette jeune femme hystérique fait partie de ces rêves que Freud a regroupés dans cette partie du chapitre «  Le récent et l’anodin » dans le rêve. Il part toujours de ce récent et de cet anodin pour interpréter ces rêves.

Voici le texte du rêve «  Son mari demande ne faudrait-il pas faire accorder le piano ? Elle : pas la peine, de toute façon il faut refaire les cuirs. Là encore répétition d’un événement réel du jour précédent […] Que signifie le fait qu’elle le rêve ? Elle raconte certes à propos du piano que c’est une caisse répugnante qui donne un mauvais son […] mais la clé de la solution n’est fournie qu’avec les mots pas la peine. »1

A propos de « L’Introduction à la psychanalyse », cet ouvrage de Freud

« Les mots faisaient primitivement partie de la magie, et de nos jours encore, le mot garde beaucoup de sa puissance de jadis. Avec des mots un homme peut rendre son semblable heureux ou le pousser au désespoir, et c’est à l’aide de mots que le maître transmet son savoir à ses élèves, qu’un orateur entraîne ses auditeurs et détermine leurs jugements et leurs décisions. »

Relire les cinq psychanalyses

Lacan va donc expliciter,  dans ce texte consacré à l’Homme aux rats, le mythe individuel du névrosé, en quoi l’Œdipe est le mythe au cœur de l’expérience analytique mais un mythe qu’il faut en quelque sorte compléter, complexifier, et même réactualiser.  Mais il commence par se lancer dans une sorte de justification de ce choix. : pourquoi faudrait–il revenir sur l’étude de ces cinq psychanalyses ? Les critiques ne manquent pas à ce propos et même encore de nos jours

« la belle gorge » de la poésie et le corset de la structure

Je voulais écrire quelque chose sur la poésie de Mallarmé, et en lisant quelques uns de ses textes, j’ai trouvé ce passage amusant : C’est un petit paragraphe à propos d’une question qu’on pose à Mallarmé : « Connaissez-vous les psychologues ? – Un peu. Il me semble qu’après les grandes oeuvres de Flaubert, des Goncourt et de Zola, qui sont des sortes de poèmes, on est revenu aujourd’hui au vieux goût français du siècle dernier, beaucoup plus humble et modeste qui consiste non à prendre à la peinture ses moyens pour montrer la forme extérieure des choses, mais à disséquer les motifs de l’âme humaine. Mais il y a entre cela et la poésie, la même différence qu’il y a entre un corset et une belle gorge… » L’évocation de la métapsychologie, de  la « fée métapsychologie », comme corset semble un peu rude et dépourvue en effet de poésie, par…

Le rêve de celle qui était allée trop tard au marché

Freud a cette jolie formule «  le rêve ne s’intéresse jamais à des broutilles ». Pour démontrer comment malgré ce que peut laisser penser son contenu manifeste, un rêve n’est jamais anodin, il raconte le tout premier rêve de l’une de ses analysantes.

Freud relate deux versions de son contenu manifeste : « j’ai rêvé que j’arrivais trop tard au marché et ne trouvais plus rien chez le boucher ni chez la marchande de légumes. Rêve anodin assurément, mais un rêve ressemble à autre chose ; je me le fais raconter de manière détaillée […] Elle va au marché avec sa cuisinière. Celle-ci porte le panier. Le boucher, après qu’elle lui a demandé quelque chose, dit ça on n’en a plus et veut lui donner autre chose avec le commentaire suivant : ça aussi c’est bon. Elle refuse et va trouver la marchande de légumes, laquelle veut lui vendre un drôle de légume ficelé en plusieurs bottes, mais noir de couleur. Elle dit « je ne connais pas, je ne prends pas ça ».

La fonction de l’Œdipe et du Père dans la « génitalisation »

Dans la séance du 15 janvier 1958 du séminaire Les Formations de l’inconscient, Lacan évoque la fonction de  l’Œdipe et du  père dans la « génitalisation » ou l’assomption de son propre sexe Nous pouvons  déjà repérer dans ces séances consacrées à la métaphore paternelle  que Lacan explore toutes les  questions que soulève l’Œdipe, celle bien sûr de la névrose, avec au coeur de celle-ci, les difficultés théoriques que pose l’Œdipe dit inversé, celui où le sujet, le garçon, souhaite être aimé de son père comme une femme, dans une position féminine passive. Il évoque aussi la question  des perturbations qui se produisent dans le champ de la réalité perturbations qui sont communes, quoique de façon différente, à la perversion et à la psychose. Parmi ce foisonnement de questions surgit aussi celle de ce qu’il appelle la « génitalisation ».Il semble que, de nos jours, ce terme ne soit plus beaucoup utilisé. A vrai…

Quand Lacan réinterprète le rêve de Freud, celui de la monographie botanique

Dans la séance du séminaire des Ecrits techniques de Freud, du 30 juin 1954, Lacan interprète allègrement et je pourrais même dire sauvagement le rêve de la monographie botanique que nous avons travaillé ces temps-ci. Par ailleurs tous les termes allemands correspondant au déplacement, à la condensation, défiguration, qui président à l’élaboration du rêve y sont de plus décrits. Mais je les reprends à partir du texte de Freud.

Ce qu’est das Ding

Avez-vous déjà repéré cette belle présentation de ce qu’est « das Ding » dans le séminaire de l’Éthique de la psychanalyse, sous la forme de cet « étranger » au cœur de l’inconscient? « Faisons entrer le simple d’esprit, faisons le asseoir au premier rang et demandons lui ce que veut dire Lacan. Le simple d’esprit se lève, vient au tableau et explique. Lacan depuis le début de l’année nous parle de das Ding dans les termes suivants. Il le met, si je puis dire, au cœur d’un monde subjectif qui est celui dont il nous dépeint l’économie, selon Freud, depuis des années, ce monde subjectif se définissant en ceci que le signifiant est chez l’homme, déjà intronisé au niveau inconscient, mêlant ses repères aux possibilités d’orientation que lui donne son fonctionnement d’organisme vivant. Déjà de l’inscrire ainsi, sur ce tableau, mettant das Ding au centre et autour ce monde…

Qu’est-ce que l’objet petit a ?

Christelle, j’essaie de te répondre au sujet de l’objet a. Lacan indique que c’est lui qui l’a inventé. Il l’a en effet nommé ainsi. Mais c’est quand même à partir de l’objet perdu et retrouvé de Freud. Pour répondre à ta question, je pense qu’il faut tenir compte tout d’abord du fait qu’il participe des trois registres, Réel, Imaginaire et Symbolique, comme en témoigne d’ailleurs sa présence au cœur du nœud borroméen, participant donc à ses trois ronds.

Pris dans le registre du Réel, c’est l’objet perdu de la théorie freudienne mais il participe aussi au concept de Das Ding en tant que c’est l’Autre préhistorique que l’enfant appelle de ses cris.

C’est l’objet dit partiel, car à chaque pulsion correspond un objet partiel, nous retrouvons donc – l’objet oral, le sein – l’objet anal, les selles, mais aussi toute la série, merde, argent, cadeau, enfant, pénis – l’objet voix -et le regard. Ce sont tous des objets dits caduques, ils sont, si on peut dire tous chapeautés par le signifiant de cette perte, le phallus.

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