Pour décrire les désastres que provoque au niveau de l’imaginaire la forclusion du nom du père dans la psychose, Lacan utilise ce terme énigmatique de « l’immixtion des sujets ».
L’ancien mot latin, immixtio, donc l’ancêtre de l’immixtion, peut se traduire par le mot mélange. Si nous choisissons sa version hostile, cette immixtion évoque d’emblée une intervention extérieure musclée, une invasion, une intrusion forcée, mais elle peut aussi, retrouvant son ancien sens de mélange, évoquer ce joli terme de métissage. L’ambiguité de ce terme d’immixtion nous permettra donc de distinguer d’une ingérence vite persécutive, ce métissage symbolique qui comporte apaisement des conflits, reconnaissance mutuelle de la différence.