
Sous le tableau d’une hystérie traumatique
un fantasme de grossesse chez un homme
Contribution clinique à l’érotisme anal
Par Michaël Joseph EISLER (Budapest)
Traduction Anna Hamad avec l’aide d’Hélène Weiss, Jacy Arditi-Alazraki, Annik Salamon
En 1908, dans Caractère et érotisme anal, Freud souligna la grande signification (Bedeutung) des motions pulsionnelles regroupées sous le nom d’érotisme anal pour le développement du moi.
Depuis, ce thème a été traité et approfondi maintes fois par de nombreux auteurs, et son importance fondamentale a été démontrée. Ce travail ne pouvait se faire sans susciter de multiples résistances venant non seulement de personnes extérieures à l’analyse, mais également du côté de ses adeptes. Ceci tient au fait que la formation psychique dont il s’agit, est soumise à des processus de transformation les plus divers. Pour des raisons semblables, à chaque fois que cette formation se présente, elle pose d’emblée au traitement psychanalytique un des problèmes les plus difficiles à résoudre.
Il ne semble guère utile d’énumérer nommément les résultats de ces études, étant donné qu’ils sont intimement liés au progrès de la psychanalyse des dix dernières années et, de ce fait, bien connus. Bien qu’elle soit riche et diversifiée, la littérature spécialisée publiée jusqu’à ce jour reste insuffisante en un point, à savoir la présentation détaillée des conditions de l’érotisme anal telles qu’elles ont été élucidées jusqu’à présent dans le cadre de cas cliniques correspondants. Seul Freud a continué, et ceci de façon exemplaire, à travailler dans ce sens. Je pense notamment aux chapitres de Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle et De l’histoire d’une névrose infantile.(1)
La présentation des deux cas nous fait ressentir vivement par quels chemins laborieux l’analyse a évolué. C’est comme si nous assistions à l’émergence des nouvelles découvertes et nous nous doutons des résistances contre lesquelles elles se sont développées.