Dans ce chapitre IX d’inhibition, symptôme et angoisse, j’ai d’abord cru que Freud s’occupait à nouveau des liens du symptôme au développement de l’angoisse mais aussi au danger extérieur et intérieur qui causent cette angoisse et qu’il revenait donc sur ce qu’il avait déjà explicité et donc qu’il radotait un peu mais en fait, à la fin de ce chapitre, il arrive à ce qui était sa visée à savoir une définition de ce qu’est la névrose. Pour la définir il était en effet nécessaire de articuler les uns aux autres ces trois termes, danger intérieur et extérieur, angoisse à la fois devant ces dangers et angoisse cause du refoulement, et formation du symptôme.
L’édification du graphe complet ou graphe à deux étages
Un extrait de mon livre » les orthographes du désir » paru chez L’Harmattan
L’inscription de toutes ses écritures
Dans la séance du 23 avril, Lacan dessine pour la première fois son graphe complet ou graphe à deux étages. Pour le construire, il met comme toujours en exercice, au titre d’exemple de son maniement, un exemple clinique. Ainsi dans le cours de ces séances il reprend l’observation d’Elisabeth Von R., pour décrire ce qu’il appelle cette «spaltung», cette division entre la Demande et le désir. Le désir se présentant toujours sous un masque, celui du symptôme. En l’occurrence celui d’Elisabeth était une douleur de la cuisse qui se réveillait au cours de ses séances. Mais Lacan a fait précéder la mise en place de ce graphe du désir de trois lignes de formules algébriques dont les lettres peuvent chacune être inscrites aux différents points d’intersection de ce graphe désormais complet. Il les a inscrites au tableau, sous leur forme encore totalement énigmatique parce qu’encore indéchiffrée dans la séance du 26 mars 1958. Il annonce qu’ainsi avec ces trois lignes de formules il compte conjuguer le désir avec le signifiant.
les origines pulsionnelles de nos plus hautes performances intellectuelles
L’isolation, un des mécanismes de fabrication du symptôme
Après l’annulation rétroactive, dans ce chapitre VI d’inhibition, symptôme et Angoisse, Freud décrit ce qu’il appelle le mécanisme de l’isolation. Il rattache ce mécanisme d’une part à la concentration intellectuelle, d’autre part au tabou du toucher. Comme pour le premier mécanisme décrit, celui de l’annulation rétrospective, Freud décrit d’une part ce qui relève de la structure de la névrose et d’autre part de la « normalité ».
L’annulation rétroactive et la compulsion de répétition
Dans ma version d’inhibition, symptôme et angoisse, celle du PUF, couverture marron, la page 42 est à la fois magistrale et terriblement difficile, ce qui est surprenant dans ce passage c’est qu’il rapproche l’un des mécanismes typiques des modes de refoulement de la névrose obsessionnelle, ce qu’il appelle « annulation rétroactive » de la « compulsion de répétition ».
Un rêve de Freud, le rêve dit du W.C. de campagne
Liliane Fainsilber
C’est l’un de mes rêves préférés. Freud le raconte et l’interprète dans son livre l’Interprétation des rêves. On peut tout d’abord y mesurer le courage qu’il lui a fallu pour transgresser ainsi tous les tabous de la société viennoise de son époque, tabous, non seulement sexuels mais excrémentiels, et ce, en y décrivant ses propres rêves. Mais on y mesure également son humour et sa fantaisie : « Hercule, c’est moi ! » dit-il.
Le « je pense donc je suis » relu et interprété en termes de logique du signifiant
Lacan commence son séminaire sur l’Identification en prenant appui, dès les premières séances, sur Descartes et son cogito et là, par rapport aux séminaires précédents, il entre si je puis dire dans le vif du sujet puisqu’il va intégrer, et même interpréter le je pense donc je suis dans une référence au signifiant et à ses effets, ses effets de sujet.
Le cogito inscrit sur le graphe du désir
Une des occurrences du cogito cartésien se trouve dans le séminaire du Désir et de son interprétation dans la seconde séance de ce séminaire au moment où il reconstruit à nouveau le graphe du désir à deux étages, en dédoublant les deux lignes de l’énoncé et de l’énonciation. C’est au niveau de cette ligne pointillée de l’énonciation qu’il va inscrire, en passant, sans s’y arrêter davantage, ce qu’il en est du « je pense donc je suis » de Descartes.
« En nous un sujet pense » Première approche du cogito cartésien dans le séminaire des Formations de l’inconscient
La première intervention de Lacan concernant le cogito cartésien se trouve dans le séminaire des Formations de l’inconscient, elle surgit à propos du trait d’esprit : il faut que le sujet lui-même reconnaisse le trait d’esprit en tant que tel mais cette reconnaissance ne peut passer que par l’Autre. C’est donc dans ce contexte qu’il évoque le sujet, le sujet du je pense donc je suis.
La formation du symptôme comme substitut de cette motion pulsionnelle refoulée par le moi
Jusqu’à la page 11 d’inhibition, symptôme et angoisse, dans ce chapitre II, il était question de la façon dont le moi exerçait son pouvoir sur les motions pulsionnelles venues du ça pour les refouler, quand elles faisaient obstacle au principe de plaisir (le moins de vagues possible) pour cela il lui suffisait d’envoyer un simple petit signal de déplaisir sous forme de l’angoisse.
Inhibition, symptôme, angoisse noués avec le noeud borroméen
Pour ceux que ces questions intéressent : Au cours de la première séance du séminaire RSI, Lacan annonce ce qu’il compte développer dans le fils de son enseignement et il y inclut le nouage de ces trois concepts freudiens Inhibition, Symptôme, Angoisse.
« Un point que je suggère est d’ores et déjà celui-ci, pour revenir à Freud, c’est à savoir ce quelque chose de triadique, il l’a énoncé Inhibition, Symptôme, Angoisse.