Psychanalyse

Ces troubadours de l’inconscient

Ces troubadours de l’inconscient que sont les poètes que les psychanalystes

amour Lacan a très souvent évoqué ces liens si ambigus de la littérature et de la psychanalyse et s’est référé plus d’une fois, au cours de ses séminaires,  aux grands auteurs. Je pense à André Gide, à Jean  Genet, ou à Paul Claudel,  à James Joyce, bien sûr, aux poètes de l’amour courtois, notamment à Marguerite de Navarre, mais aussi à William Shakespeare , à Goethe, à Racine, avec son fameux vers « Oui, je viens de ce pas, adorer l’Éternel », au moyen duquel il a évoqué le point de capiton soit la façon dont le signifiant réussit de temps en temps à embrocher le signifié .

Rilke, le poète et le parricide

Georges-de-Lydda-dit-Saint-Georges-terrassant-le-dragon C’est dans cet ouvrage,  «  Les carnets de Malte laurrids Brigge », que se trouve cette célèbre phrase de Rilke selon laquelle  chacun porte en lui-même sa propre mort, comme le fruit, son noyau.  Dans ces carnets, c’est l’angoisse qui y règne en maître, l’angoisse de mort. En relisant cet ouvrage,  je pensais sans cesse au grand texte de Freud qu’il a consacré aux crises d’angoisse de mort de Dostoïevski, sous ce titre « Dostoïveski et le parricide ». C’est en effet en pensant aux « attaques de mort » du poète russe, que j’ai commencé à repérer, dans le texte de Rilke, qu’il y décrivait certes ses crises d’angoisse, dont les plus anciennes, celles qui remontaient à l’enfance, mais qu’il y décrivait aussi plusieurs agonies et surtout, les plus marquantes, celles de son père et de son grand-père,  qui laissent deviner que ce n’est pas toujours de sa propre mort dont il s’agirait pour lui, mais plutôt de celle des autres.

Ainsi dès les premières pages, le grand morceau de littérature de ce roman de Rilke a pour thème la mort de son grand-père. Il agonise pendant des semaines  dans la grande maison familiale entouré de toute sa famille et de très nombreux serviteurs et des chiens également.

Comment Lacan introduit, dans l’analyse du Petit-Hans, la « castration symbolique »

Au cours de la séance du 6 mars 1956, Lacan commence à nous donner son fil de lecture de l’analyse du Petit Hans avec l’aide de son tableau de la frustration, castration, privation. Il y met notamment en avant ce qu’est la castration symbolique effectuée par l’agent qui est le père réel et qui porte sur un objet imaginaire. Où Lacan va-t-il repérer ce qu’est cette castration symbolique ? En un point précis de cette observation, le fantasme du plombier qui est venu lui enlever le derrière et le fait-pipi avec une tenaille et surtout lui en mettre un neuf et un plus beau ( p. 163 des cinq psychanalyses). Il considère et à juste titre que ce fantasme marque « la guérison de sa phobie ». Voici le fragment du texte de Freud qui le décrit : « L’après-midi, il se risque pour la première fois dans le Stadepark…

18 – Le fantasme au perçoir

Freud et le Petit-HansNous en sommes à la page 137 des cinq psychanalyses. Le père continue de plus belle son interrogatoire et brouille toutes les pistes que tente d’explorer le Petit-Hans. Au milieu de cette recherche Freud intervient pour donner quelques conseils à ceux qui souhaiteraient devenir psychanalystes : « Le père de Hans pose trop de questions et pousse son investigation d’après des idées préconçues, au lieu de laisser le Petit-Hans exprimer ses propres pensées. C’est pourquoi l’analyse devient obscure et incertaine. Hans suit son propre chemin et n’arrive à rien quand on veut l’en détourner. Son attention est évidemment accaparée par le loumf et le pipi nous ne savons pas pourquoi.

12 – Le signifiant cheval comme « un soc qui va refendre d’une nouvelle façon le réel »

Lacan et le petit-HansCette séance du 8 mai 1957 de le relation d’objet a beaucoup d’intérêt. Il faut vraiment la lire ligne à ligne. Dans les premiers paragraphes, Lacan y décrit donc ce qu’il appelle « la fomentation mythique du Petit-Hans, fomentation qu’il rapproche de ce que Freud appelle « les théories sexuelles infantiles ». théories sexuelles qui sont de trois ordres : Tous les êtres vivants ont un phallus. Les hommes et les femmes peuvent avoir un enfant. Il vient par l’anus. Enfin ce qu’il appelle « la conception sadique du coït.

Une remarque de Freud à propos des effets de la guerre sur les belligérants

nevinson_returning_to_the_trenches-smallJ’ai trouvé dans l’une des lettres de Freud adressée à Jones une remarquable description métapsychologique des mécanismes déclencheurs d’une névrose de guerre. Il écrit cette lettre peu de temps après la fin de la guerre de 1914 puisqu’elle est datée du 17 octobre 1918. Il écrit : « … je suis généralement, en ce moment dépourvu d’idées, néanmoins quelques unes me viennent à l’esprit le matin au réveil. Je mets à votre disposition la dernière de celles-ci, relative aux névroses traumatiques de guerre.

L’eau à la bouche

Les signifiants de la pulsion et ses liens avec l’objet a A propos des signifiants de la pulsion et de leurs liens avec l’objet a, dans l’occurrence, avec l’objet oral, une courte observation clinique de Ferenczi peut en apporter la preuve. Elle démontre qu’il vaut mieux ne pas ouvrir le corsage d’une femme pour espérer y retrouver l’objet pourtant à jamais perdu. Il rapporte en effet l’histoire d’un jeune médecin qui chaque fois qu’il devait ausculter une femme et qu’il approchait donc son oreille de sa poitrine se mettait à saliver. Il en avait l’eau à la bouche1 : « Un étudiant qui finit sa médecine me raconte qu’à chaque fois qu’il va ausculter une femme et dans ce but approche sa tête de la poitrine de celle-ci, il es pris d’un brusque afflux de salive ; en général sa sécrétion salivaire ne dépasse pas la normale. Je n’ai aucun doute sur l’origine…

« Un certain savoir sur la psychose »

GAROUSTE-Jeu-de-malin-2010_BDJ’ai eu la chance mais aussi l’honneur d’être l’amie de Jacy Arditi. C’est un honneur car elle était exigeante aussi bien par rapport à son travail que par rapport au choix de ses amis. Elle avait une grande rigueur aussi bien morale qu’intellectuelle. Elle était cultivée et grâce à elle j’ai découvert beaucoup de livres que je ne connaissais pas.Quand elle trouvait que ce que j’avais écrit était bien, je  pouvais m’y fier, quand elle le critiquait, c’était justifié, j’en tenais le plus grand compte. Le plus souvent à la fin de mon texte, elle s’écriait «  « c’est tout ! Tu ne vas quand même pas t’arrêter là ! ». Le lendemain je me remettais courageusement à l’ouvrage sous son impulsion. Tous ceux qui s’essaient à l’écriture le savent, le savoir inconscient qui demande pourtant à s’exprimer, se montre cependant rebelle, récalcitrant. Il faut le forcer, le débusquer. Jacy m’y encourageait.

Du cheval à la voiture ou le travail de Freud avec le signifiant

Freud et le Petit-HansLa page 133 des cinq psychanalyses est consacrée à l’équivoque que permet la langue allemande entre « wegen » et « wagen », le premier pouvant être traduit «  à cause de » et le second étant « voiture »au pluriel. C’est à cause des voitures que le Petit Hans dit avoir attrapé la bêtise. En fait c’est à cause de cette équivoque signifiante qu’il y a eu une extension de la phobie du cheval aux voitures à chevaux.

9 – Les « petits mythes » du Petit-Hans

Lacan et le petit-HansLacan commence sa lecture de la cinquième des cinq psychanalyses, celle du Petit Hans, dans le séminaire de la relation d’objet. A titre de points de repères, il évoque le fantasme de la girafe chiffonnée dans la séance du 27 février 1957, puis la fonction du père réel du Petit Hans en tant qu’agent de la castration symbolique dans la séance du 6 mars 1957. Il y prend appui sur son tableau des trois registres de la privation, frustration, castration, surtout dans la séance du 13 mars 1957.Ce qu’il précise bien en prenant appui sur le cas du Petit Hans, c’est « le caractère fondamental du lien qu’il y a entre le père réel et la castration ». Autrement dit avec l’aide concrète de l’analyse du Petit Hans il tente de faire saisir ce qu’est la castration symbolique du sujet.

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