C’est le rêve d’une des analysantes de Freud, rêve dit des hannetons. Il le raconte dans l’Interprétation des rêves pour démontrer l’un des mécanismes de formation du rêve, celui de la condensation, mais c’est aussi le rêve d’une femme névrosée obsessionnelle et il nous révèle d’emblée beaucoup des composantes essentielles de la structure complexe de cette névrose
Rêves de castration et une nouvelle édition, une réactualisation, du rêve des loups dans son analyse avec Ruth
Sur trois ou quatre pages, pages 290 à 294, Ruth Mack Brunswick rapporte toute une série de rêves décisifs pour cette analyse. Ils s’enchaînent les uns avec les autres et il devient difficile d’en rendre compte en raison de l’abondance du matériel. Je tente d’abord de les présenter ensemble avec la façon dont ils s’articulent l’un par rapport à l’autre et je les reprendrais ensuite un par un.
Les trois rêves après le coup de massue de Ruth
Nous en sommes pages 290 et 291 du gardiner, dans le chapitre « le cours de l’analyse actuelle ». Ruth l’avoue en toute sérénité « … ma technique consista à détruire par tous les moyens cette idée du patient qu’il fut le fils préféré de Freud, car il était évident que grâce à cette idée il se mettait à l’abri de sentiments d’un toute autre nature. Je lui fis toucher du doigt sa position réelle par rapport à Freud et l’absence totale (ce que je savais par Freud lui-même être la vérité) de tous rapports sociaux et personnels entre eux. »
Une des lettres à Nathanaël (extrait de mon livre paru chez L’Harmattan)
Un de mes amis, Nouredine Boukhsibi, a traduit en arabe cette lettre extraite de mon livre « Lettres à Nathanaël ; une invitation à la psychanalyse », paru chez L’Harmattan en octobre 2005. Elle a été publiée dans une revue électronique. Je mets ici sa version en français.
Lettre 20 – A chacune son symptôme
juillet 2002
Cher Nathanaël, dans ma dernière lettre, je t’ai décrit les amours embaumées de l’obsessionnel, mais les femmes rencontrent, elles aussi, des difficultés sur les chemins d’accès à leur féminité. Elles aussi font des détours par des identifications à l’autre sexe.
Enfin la haine du père se dévoile sous le masque de l’amour
Dans « le cours de l’analyse actuelle », p. 287, il y est de bout en bout question d’argent, des subsides donnés par la communauté analytique, puisque Freud faisait une collecte, en faveur de l’Homme aux loups, le fait que ce dernier avait caché à Freud le capital qu’il possédait sous la forme de ses bijoux, les consultations avec les dermatologues et les médecins qu’il payait ou qu’il ne payait pas. Ce point étant lié par lui, comme dans l’histoire de Dora à la puissance virile. Il s’agissait d’en avoir ou pas.
« Sous la pantoufle de sa femme »… et de ses psychanalystes
Très surprenant : alors que dans les trois premiers chapitres j’ai trouvé l’approche analytique de Ruth très pertinente, soudain dans ce nouveau chapitre « Le cours de l’analyse actuelle » elle est très antipathique. Je la trouve culottée et trop sûre d’elle et même animée de mauvaises intentions à l’égard de son analysant. En bref le contre-transfert semble plutôt négatif.
La note de Ruth Mack Brunswick ou comment la vérité sort de la bouche des analysants
Au fond, les symptômes de Sergeï, son activité quasi-délirante à propos de son nez et de ses dents, se déploient entre deux repères de temps tous deux en rapport avec Freud, deux interventions de Freud, la première réelle, son opération sur la mâchoire pour tenter d’enrayer l’évolution de son cancer, la seconde une intervention psychique, là aussi dans le réel, celle qui avait consisté à lui demander par lettre et à nouveau des détails concernant son rêve des loups.
Les symptômes de l’Homme aux loups comme un appel désespéré à la castration symbolique
Ce chapitre écrit par Ruth Mack Brunswick « Historique de la maladie actuelle » est un extraordinaire document clinique, il devrait être utilisé comme test pour mesurer les dons d’interprétation de celui ou de celle qui souhaiterait devenir psychanalyste – je plaisante bien sûr – par contre il important de souligner que pour s’y retrouver dans ce véritable imbroglio il est absolument nécessaire d’utiliser les trois registres lacaniens du réel, de l’imaginaire et du symbolique et notamment de les utiliser à propos de ces fantasmes de castration imaginaire que l’Homme aux loups essaie de faire réaliser dans le réel, par des opérations sur son nez ou sur ses dents, faute d’avoir pu effectuer, par rapport au désir de Freud, une vraie castration symbolique, castration qui consiste à séparer son désir du désir de l’Autre. En effet l’Homme aux loups est comme une mouche qui se débat en vain dans une immense toile d’araignée, celle du désir de Freud.
L’homme aux loups entre dermatologues, dentistes et analystes
Sur deux trois pages les déboires de l’homme aux loups à propos de son nez sont abondamment décrits, Ruth Mack Brunswick[1] ne nous épargne rien mais au milieu de ces nombreux détails j’ai repéré trois points qui ont attiré tout spécialement mon attention
Une maladresse de style comme formation de l’inconscient
Je vous propose à la lecture une petite formation de l’inconscient qui, je crois, n’a jamais été encore décrite : celle d’une maladresse de style qui n’est pas en mon honneur : Nous étions entrain de travailler, dans notre groupe de lecture des cinq psychanalyses, le début du texte de l’Homme aux rats. Freud essaie de décrire le mieux possible le grand délire obsessionnel de Ernst Lanzer, toutes les prouesses qu’il a du faire pour tenter de rembourser une dette qu’il n’avait jamais contractée au lieutenant A.