Nous continuons notre lecture de l’Homme aux loups dans notre egroupe des cinq psychanalyses(1); jusqu’à présent j’ai accordé ma préférence à la traduction de L’Homme aux loups par ses psychanalystes et par lui-même, en me fiant à l’affirmation du traducteur à savoir qu’il était resté le plus près possible du texte de Freud. Mais quand nous en serons aux passages que Lacan a isolés concernant ce concept de la forclusion ce sera le moment de confronter les deux traductions, celle-ci et celle des Cinq psychanalyses et de se référer, tout au moins pour ceux qui le peuvent, au texte allemand.
Anna, la séductrice
Je reprends la lecture de ce grand texte des Cinq psychanalyses que Freud a consacré à L’homme aux loups. Cette partie III intitulée « la séduction et ses suites » (p. 181du gardiner). Alors que la gouvernante anglaise avait été rendu responsable par les parents de Sergeï de son changement de caractère, Freud suit une autre piste en partant de deux souvenirs-écrans concernant la dite gouvernante, dans l’un, elle proclame « Regardez donc ma petite queue », dans le second, son chapeau à rubans s’envole pour la plus grande joie des deux enfants.
Un aveu de Freud : « J’ai réussi là où le paranoïaque échoue »
Eloge de la croupe
Effets de la scène originaire sur le choix d’objet amoureux de Sergei
En haut de la page 199, Freud énonce qu’il va étudier les relations de la scène originaire au rêve, aux symptômes et à l’histoire de la vie du patient. Dans son histoire interviennent bien sûr ses choix amoureux. Il aborde ce point au milieu de la page 200 et en haut de la page 201.
Deux textes de Freud où il évoque cette question des scènes primitives et donc de l’observation des rapports sexuels des parents
Les premiers souvenirs d’enfance de Sergei (dans la première propriété)
D’après les mémoires de l’Homme aux loups (pages 21 à 24 « gardiner »[1])
Les premières phrases d’un roman ont toujours beaucoup d’importance. Ce sont elles qui fascinent d’emblée le lecteur et lui permettent d’entrer dans le récit, d’y participer. Celles des mémoires de l’Homme aux loups sont de cet ordre. Cependant il ne se présente pas en son nom. Il n’utilise pas son nom propre. Il écrit : « Je suis un russe émigré âgé de quatre-vingt-trois ans. J’ai été un des premiers patients de Freud, connu sous le nom de l’Homme aux loups et j’écris aujourd’hui mes souvenirs d’enfance. »
Une parole d’amour : « Je voudrais te tuer ! »
L’inconscient ignore le temps et l’analyste devrait donc l’ignorer aussi
La première partie de l’ introduction portait sur une courte présentation de l’histoire clinique de l’Homme aux loups mais replacée, grâce à la note de Freud, dans le contexte de l’histoire du mouvement analytique à savoir la désertion de Jung en qui Freud mettait tous ses espoirs par rapport à la transmission de la psychanalyse(1). A noter que c’est à la suite de cette défection/désertion que Freud créa ce fameux comité secret, celui qui devait désormais veiller au grain quant au destin de la psychanalyse.
Une intime conviction
Dans son texte sur l’Homme aux loups, au moment de présenter son histoire clinique et de démontrer par ce biais la réalité de la sexualité infantile ainsi que celle des scènes primitives, Freud introduit à leur propos, le mot de « conviction ». D’emblée il se pose la question de savoir s’il va être cru, si les vérités qu’il va énoncer seront admises par ses lecteurs et peut-être aussi au-delà d’eux, par celui à qui secrètement il s’adresse, à Carl Jung. Réussira-t-il à nous convaincre ?
Pourquoi les métaphores guerrières sont-elles toujours utilisées à propos de la résistance ?
Dès l’introduction de l’analyse de l’Homme aux loups (p. 175), Freud indique que les résistances de son analysant avaient été d’une telle intensité que pour les vaincre il avait dû utiliser une méthode en parfaite contradiction avec ce qu’il affirmait dans le paragraphe précédent de ce texte, que l’inconscient ne connaît pas le temps et que l’analyste doit donc s’armer de patience.