Les cinq psychanalyses

Sur Le courage du psychanalyste

Enfin la conclusion !

Cette dernière partie, partie IX, est intitulée «  Résumés et problèmes ». Elle est elle-même divisée en trois parties. La première traite tout d’abord des difficultés d’exposition de ce cas, la seconde reprend en la résumant une vue d’ensemble de l’histoire de l’Homme aux loups, en fonction de la structuration progressive de sa névrose que l’on peut dire en gigogne, en son cœur, la phobie, puis l’hystérie et enfin la névrose obsessionnelle. La troisième partie évoque ce qu’il appelle  les « schémas héréditaires phylogénétiques qui assurent comme des « catégories » philosophiques le classement des impressions de la vie ». Nous pourrons mettre, je pense cette partie en relation avec ce qu’il a écrit dans d’autres textes tels que Totem et tabou, ou encore, dans les Essais de psychanalyse, à propos du Surmoi.

Au nom du père du fils et du saint Esprit

Nous en sommes p. 222. Nous avons vu que Sergeï s’était identifié au Christ ce qui lui permettait de maintenir sa position masochique féminine par rapport au père. Cela lui avait permis aussi de se dégager de ses identifications féminines et de s’identifier à un homme.

Quant à ses relations à Dieu elles lui permettaient d’exprimer sa haine et sa révolte à l’égard du père. Elles se manifestaient par des symptômes obsessionnels, rituel du soir, celui des baisers aux icônes, blasphèmes « Dieu-Crotte » et « Dieu cochon » (p.221).

Le porteur d’eau muet (toujours l’Homme aux loups)

Le porteur d’eau muet, substitut du père, tout comme Groucha l’était de sa mère

Au bas de la page 247, après ce trait long développement autour de sa phobie du papillon, Freud marque par un grand interligne le fait qu’il change de sujet, tout en étant toujours dans ce chapitre « Effets d’après-coup du temps originaire – Résolution ». Il inscrit dans ce temps originaire qu’il marque comme l’espace entre la scène primitive et la scène de séduction par Anna, la présence de ce porteur d’eau muet, comme substitut du père au même titre que Groucha avait été le substitut de la mère.

L’héritage du père, à propos des questions d’argent dans l’analyse

Nous en sommes donc au milieu de la page 226 du gardiner, tout de suite après ce long passage sur la technique d’exposition de cette analyse, sa mise en perspective, Freud aborde donc ce qu’il appelle l’érotisme anal de l’analysant sous la forme de son rapport névrotique à l’argent. Par rapport à cette partie du texte il serait intéressant de relire également un autre texte de Freud qui le complète «  Sur les transpositions des pulsions tout particulièrement dans l’érotisme anal ».

L’anorexie et « l’appétit de la mort »

On a l’impression que ce chapitre VIII regroupe un ensemble d’éléments quand même un peu hétéroclites et qui n’ont en commun que d’être « des effets du temps originaire ».

Ainsi nous avons eu le récit de la phobie du Machaon et l’apparition de Groucha, puis celle du porteur d’eau muet. Page 248, après avoir évoqué un temps premier de la structuration de sa névrose, celui d’une période d’anorexie, il aborde un des symptômes de Sergeï qui était pour lui resté mystérieux, le fait de l’existence d’un voile qui le séparait du monde (on peut se poser la question de savoir si ce n’était pas l’une des raisons de ses graves inhibitions).

Phase orale de la libido et le cannibalisme

Ce dernier chapitre de conclusion, « Résumés et Problèmes », se divise donc en trois parties, une première partie qui décrit les difficultés de rendre compte de ce qui se passe dans une analyse et surtout de décrire la structure d’une névrose et les temps de sa mise en place. La seconde partie est une analyse synthétique des temps non seulement logique mais historique de la mise en place de cette névrose obsessionnelle. La dernière partie est consacrée, entre autres problèmes soulevés, à ce qu’il appelle «  Les schémas héréditaires phylogénétiques qui assurent comme des « catégories » philosophiques le classement des impressions de la vie ».

Un commentaire de Lacan à propos de l’hallucination du doigt coupé

C’est le moment de reprendre la citation que nous avait  proposée il y a quelques temps Eliane, à propos de l’hallucination du doigt coupé. Elle se trouve page 69 des Ecrits techniques dans la séance du 10 février 1954. C’est dans cette séance que J. Hyppolite a longuement commenté le texte de Freud, « La dénégation ». C’est à partir de ce texte et de celui de l’Homme aux loups que Lacan en repère ce terme de Verwerfung qu’il traduit d’abord par rejet puis ensuite par forclusion.

L’hallucination du doigt coupé

Il existe deux occurrences de cette hallucination qui est en général considéré comme un phénomène psychotique mais qui peut cependant exister de façon isolée également dans la névrose, et nous le verrons bien explicité dans le texte de Freud où nous pouvons en effet constater à quel point cette hallucination se trouve intriquée dans l’ensemble de ses symptômes, notamment p. 238 du gardiner où il écrit « Nous sommes donc en droit d’admettre que cette hallucination se situe dans le temps où il se décida à reconnaître la réalité de la castration, et qu’elle devait précisément marquer ce pas ».

Refoulement ET forclusion quand les deux coexistent ensemble !

Voilà nous en sommes à la page 232 du gardiner, celle où Lacan a été dénicher le terme de « forclusion » pour essayer de rendre compte du mécanisme spécifique de la psychose, ceci dans son séminaire « structures freudiennes des psychoses ». C’est donc assez dire que cette page est à travailler de très près dans le texte avant de pouvoir évaluer le parti que Lacan en a tiré. Je crois que ce que j’ai bien repéré dans ce texte, à cette nouvelle lecture, et ce qui est nouveau pour moi c’est le fait qu’on retrouve en quelque sorte redoublé ce en quoi le principe de non-contradiction n’avait pas été appliqué entre le refoulement et la forclusion, là encore le sujet n’avait pas choisi entre les deux mécanismes, tout comme entre le vagin et l’intestin.

Entre intestin et vagin que choisir ?

Il existe une première contradiction pour l’homme aux loups, elle se situe entre la découverte et la prise en compte de la réalité de la castration et le fait qu’il pense en même temps que c’est par l’anus que s’effectuent les rapports sexuels. C’est à cette contradiction que Freud se réfère au milieu de cette page 231 :

Textes à propos des cinq psychanalyses de Freud

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