Trois fils de lecture peuvent être suivis dans ce deuxième chapitre de Dora, intitulé l’Etat morbide.
A – L’histoire familiale de Dora avec la rencontre de la famille K. ainsi que le chassé croisé qui s’en suivit : Le père de Dora ami avec Madame K. et Monsieur K. ami avec Dora.
B – L’histoire chronologique des symptômes de Dora, scandés par les événements traumatiques autour desquels s’étaient organisés ses symptômes hystériques.
C – L’histoire de l’invention de la psychanalyse avec les progrès théoriques que Freud décrit en l’entremêlant à l’histoire clinique de Dora.
L’interprétation de la toux de Dora
Freud pense que la toux de Dora est liée à son père, à son père fortuné/ infortuné. C’est autour de ce signifiant que va tourner l’interprétation de Freud.
Dora découvre en effet pas le biais de ce signifiant qu’elle sait que son père est riche, il offre beaucoup de cadeaux, aux unes et aux autres, mais qu’il est pourtant impuissant et qu’il y a d’autre façon de satisfaction sexuelle que celle par les voies disons génitales.
Donc c’est en liaison avec l’impuissance du père, que la toux de Dora est la représentation d’une scène de rapport sexuel, une scène primitive avec les signifiants de la pulsion orale.
Le désir de suicide sous forme d’implication logique
Dans son texte des cinq psychanalyses que Freud consacre à l’Homme aux rats, Freud décrit « quelques obsessions et leur explications » (p 220). Il en regroupe deux sous le terme de « compulsion au suicide ». La première est l’idée qui lui était soudain venue de se trancher la gorge avec un rasoir. La seconde celle de vouloir à toute force maigrir parce qu’il se trouvait trop gros. Il se mit à ne plus manger et à courir comme un forcené sous le soleil jusqu’au moment où son désir de suicide apparut clairement avec l’envie de se jeter au bas d’une falaise.
Dora fait son cinéma
Les personnages de la comédie dramatique de Dora
Au départ, tout le monde fait bon ménage, y compris la mère de Dora ( elle, elle le fait pour de bon. Si c’est métaphorique, en tout cas, elle n’en sait rien.
Page 15 Freud écrit : » Ainsi que je l’ai déjà mentionné je devais à l’intelligence peu commune de son père de n’avoir pas à rechercher chez ma malade Dora le point de départ, tout au moins pour la dernière forme revêtue par la maladie ( cette formule mérite d’être retenue ). Son père m’apprit que lui et sa famille avaient noué à B…, une amitié intime avec un couple habitant cet endroit… Madame K. l’aurait soigné pendant sa grande maladie et se serait par là acquis un droit éternel à sa gratitude. M. K s’était, paraît-il montré toujours aimable envers sa fille Dora, avait, lorsqu’il était là entrepris des promenades avec elle, lui faisant de petits cadeaux ; personne cependant n’y aurait trouvé de mal (Tiens, tiens et Freud alors ?). Dora se serait occupée avec une grande sollicitude des deux petits enfants du ménage K…, aurait en quelque sorte remplacé leur mère.
Dora, Avant-propos
Je vois surtout dans cet avant-propos, une argumentation nourrie rédigée à l’avance à l’usage de ces futurs détracteurs. Ce qui le laisse penser c’est le peu de succès qu’a eu son livre de l’Interprétation des rêves et le scandale qu’a provoqué quelques années après, ses trois essais sur la théorie de la sexualité.
Il prend en quelque sorte les devants.
Je passe sur l’exposition de ses scrupules ainsi que sur la difficulté d’exposer un cas et ceci sans prendre de notes, pour arriver directement page 3 à cette question de l’interprétation des rêves.
Freud comptait appeler ce texte : Rêve et hystérie pour montrer comment ” l’interprétation des rêves s’entrelace à l’histoire du traitement “. Et il faut remarquer ce terme ” histoire du traitement ” il ne s’agit plus de l’histoire de Dora telle qu’elle l’a raconté au départ, mais de ce qui s’est passé dans l’analyse, cela devient l’histoire de Freud et de Dora, peut-on se risquer à dire que c’est l’histoire des démêlés de Freud avec Dora.