Dans le Sinthome, séance du 10 février 1976, Lacan pose la question de savoir si Joyce était fou. Or il aborde cette question par deux biais, le premier étant de savoir si Joyce se prenait où non pour un rédempteur, autrement dit un sauveur, sinon un sauveur de l’humanité au moins un sauveur de la littérature. Le second biais étant celui de son écriture, en référence aux » écrits inspirés » de la psychose.
Les rapports ambigus de l’œuvre à son auteur
Lacan dans son texte « Le ravissement de Lol.V. Stein » juge durement le psychanalyste qui se risque à lier la portée d’une œuvre à la névrose de son auteur et s’avisent de « jouer au psychologue ». Il avance à ce propos le terme de « goujaterie ».On peut dès lors se poser la question de savoir comment Lacan s’intéressant à cette œuvre de Marguerite Duras à la prétention d’échapper à cette goujaterie.
Joyce taquinait-il la muse ou était-il plutôt taquiné, persécuté par elle ?
Dans le séminaire du Sinthome, Lacan se pose la question de savoir si Joyce était fou. Il tente d’y répondre par le biais de deux autres questions. Joyce se prenait-il oui ou non pour un rédempteur, un sauveur ? Et par quoi ses écrits lui avaient-ils été inspirés ? La question se pose donc de savoir si, selon l’expression, il taquinait la muse ou s’il était plutôt taquiné par elle, voire persécuté.