Si Freud a inventé la psychanalyse par la voie de l’hystérie, Lacan a choisi les chemins de la psychose, accompagné par des femmes folles et criminelles. Parmi elles, sont devenues célèbres, Aimée, l’héroïne de sa thèse (1), et les deux sœurs Papin, Christine et Léa (2).
Si sa thèse, datée de 1930, constitue un témoignage du Lacan psychiatre, celui du Lacan psychanalyste n’a pas été conservé. En effet, en 1936, au congrès de Marienbad, il présente, comme première contribution aux réinventions de la psychanalyse, une étude sur le « Stade du miroir » mais aucune trace n’est restée de cette première intervention (3). Il y met en avant « l’imago du corps morcelé » et « l’imago du corps propre », reprenant ainsi un concept déjà en usage dans le milieu analytique mais en lui donnant une nouvelle portée.