C’est intéressant de voir comment, malgré l’absence du rêveur et de ses associations, l’analyste, Hanns Sachs analyse ce rêve grâce justement à la symbolique du rêve mais aussi en prenant appui sur les circonstances dans lesquelles Bismarck avait fait ce rêve, circonstances qui sont rapportées par l’auteur de ce rêve dans ses mémoires.
Pour rappel, je reprends le texte de ce rêve : “ J’ai rêvé et raconté dès le lendemain matin à ma femme et à d’autres témoins que je chevauchais sur un étroit sentier des Alpes, l’abîme à droite, les rochers à gauche ; le sentier se rétrécissait soudain, en sorte que le cheval se mettait à refuser et il était impossible à cause du manque de place de faire demi-tour ou de descendre de cheval ; j’ai alors frappé avec ma cravache, que je tenais dans la main gauche; sur la paroi rocheuse entièrement lisse en implorant Dieu. La cravache s’est alors allongée à l’infini, la paroi à basculé comme un décor de théâtre, découvrant un large chemin avec vue sur les collines et une vaste forêt comme en Bohème, ainsi que des troupes prussiennes derrière leurs drapeaux, et en moi-même, toujours dans le rêve, je pensais à la façon dont je pourrais promptement faire savoir tout cela à votre majesté. Ce rêve s’est accompli et je m’en suis réveillé joyeux et ragaillardi.”
Nous en sommes donc p. 419. Le titre du paragraphe étant intitulé “ Un rêve de Bismarck”.